Musée Tchantchès

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Pourquoi un musée Tchantchès ?

C’est à l’initiative de l’a.s.b.l. République Libre d’Outre-Meuse que fut créé le Musée Tchantchès.  Cette dénomination se justifie facilement, non seulement parce que le musée est situé sur le territoire où est né le citoyen le plus connu de la Cité Ardente, mais aussi parce que ce musée conserve et retrace les traditions de ce quartier de Liège, celui d’Outre-Meuse, toujours resté très populaire.  Alors quoi de plus logique que lui attribuer le nom de son héros ?

C’est en 1947 que fut inauguré le premier musée Tchantchès.  A cette époque, il était situé au 35 de la rue Grande Bêche.  Bien entendu de ce temps là, il n ‘y avait guère de choses à y exposer sinon les premiers costumes offerts à Tchantchès et les étendards des sociétés folkloriques du quartier dont le nombre, hélas, diminuait d’année en année.  En 1954, le musée qui entre-temps s’était enrichi, déménageait au 33 de la rue Grande Bêche où il devait rester jusqu’en 1959, date à laquelle le ..Gouvernement » de la République Libre d’Outre-Meuse décida de l’installer dans l’arrière cour du 56 de la rue Surlet où il se trouve toujours actuellement.  Ce local jugé trop vaste à l’époque allait bientôt devenir trop petit, car dès 1960, il allait accueillir le Théâtre Royal Ancien Impérial et ses 129 marionnettes de la tradition liégeoise.  En effet, le Directeur de ce dernier théâtre de marionnettes du quartier , Denis BISSCHEROUX, trop âgé et malade, avait dû renoncer à son exploitation.  Faisant jouer un contrat qui le liait avec les .’Amis de la Marionnette Liégeoise » , il confia à Paul DEHOUSSE, alors Secrétaire Général de la République Libre d’Outre-Meuse et Secrétaire des ‘Amis », les 129 marionnettes de sa  » Joue « .  Le transfert des marionnettes de la rue Roture à la rue Surlet ne se fit pas sans drame car Henri CHALANT, le Président de la République Libre d’Outre-Meuse à l’époque, Paul DEHOUSSE et Louis STAPPERS, se firent copieusement insulter des termes  » ..voleur, tu nous prends nos marionnettes! « , par les habitants de Roture. Pendant ce temps, Henri LIBERT, qui deviendra plus tard Ministre du Folklore de la République Libre d’Outre-Meuse, et un de ses amis démontaient le castelet pour le remonter rue Surlet.

Depuis le 15 janvier 1967, les spectacles de marionnettes ont repris au musée et la tradition est perpétuée par les montreurs du Théâtre Royal Ancien Impérial.  Soulignons que l’on constate un très net regain de l’engouement pour les spectacles de marionnettes du dimanche matin (d’Octobre à fin Avril), puisque de 12 personnes au départ, le spectacle se donne devant 100 personnes de moyenne et depuis quelques années il y a aussi les  » Mercredis de la Marionnette  » chaque mercredi après-midi (d’octobre à fin Avril) .

Que peut-on y découvrir ?

Tout d’abord, on y fait la connaissance d’un sympathique Tchantchès, qui après vous avoir souhaité la bienvenue dans sa maison, se fera un grand plaisir de vous faire revivre l’atmosphère d’autrefois et d’aujourd’hui de son cher quartier d’Outre-Meuse.  Il commencera par vous informer de l’origine de la République Libre d’Outre-Meuse et de son importance dans la vie quotidienne de ce quartier populaire de Liège, et de la Cité Ardente.   Puis, grâce à une multitude de documents, photos et objets, il vous expliquera concrètement les activités importantes que la République Libre d’Outre-Meuse a organisé et organise encore actuellement.  Ainsi: la R.L.O.M. gère le Musée Tchantchès et organise les fêtes traditionnelles du « 15 août folklorique en Outre-Meuse » .  Puis continuant son tour de visite, Tchantchès vous parlera de lui en vous racontant la légende qui entoure son personnage.  Ensuite, très fièrement, il vous montrera quelques-uns de ses costumes. Tchantchès possède actuellement (Mai 2016), + de 400 costumes offerts tant par des groupes folkloriques belges que par des associations étrangères.  Il vous commentera également une partie de ses nombreux diplômes.  En effet, dans ce petit musée, se déroulent, à longueur d’année, les remises de diplômes et de costumes à l’illustre citoyen. ..ce qui suscite chaque fois une petite rencontre autour du non négligeable verre de ..Pèkèt ».

Dans des vitrines aménagées à cet effet, Tchantchès fera revivre l’ambiance de son quartier en vous montrant et en vous expliquant les origines et les usages des objets qui y sont exposés, Il vous dira également que l’existence de son musée est surtout basée sur le maintien et le respect des traditions et du folklore wallon. Outre ces objets venus des racines du peuple liégeois et wallon, Tchantchès commentera les originaux de toiles de peintres connus (le Tchantchès de Jacques Ochs, le ..Tchantchès flamboyant » de Zabeau, la marche militaire de Sainte-Rolande de Chavepeyer, etc…), les drapeaux des sociétés , harmonies et fanfares disparues. Mais Tchantchès vous montrera la pièce la plus importante de son musée: le Théâtre Royal Ancien Impérial et ses 129 marionnettes de tradition liégeoise.

Tout en vous expliquant l’origine des marionnettes traditionnelles liégeoises dont la moyenne d’âge atteint 100 ans et plus, le castelet qui est, en fait, la façade d’un limonaire authentique datant de 1905, Tchantchès ne manquera pas de signaler que son musée est le siège liégeois de la Section Francophone du Centre Belge de l’Unima (Union Internationale de la Marionnette) . C’est notamment pour cette raison que Tchantchès est mondialement connu.

Un musée vivant ?

Le musée Tchantchès, en effet, abrite le célèbre théâtre de marionnettes qui fait accourir des quatre coins de la Province et d’ailleurs, des milliers de gens pendant la saison théâtrale.  Ces spectacles se donnent  d’Octobre à fin Avril le dimanche-matin et  le mercredi après-midi, mais également sur demande pour Ecoles, Groupes, etc…   Conscients de l’importance que prennent, dans notre civilisation de loisirs, les représentations de marionnettes, les animateurs du musée ont depuis quelques années ouvert leur castelet à d’autres types de marionnettes. C’est ainsi que des troupes du type « Guignol », du type « à fils », du type « marottes » ont pu montrer aux spectateurs que l’art de la marionnette est un art universel au service de la Culture et de la pédagogie. En dehors des séances de marionnettes et du caractère permanent du musée, des expositions diverses sont organisées quelquefois (Ex.: l’exposition « l’Univers de Simenon »).

Plusieurs milliers de personnes viennent chaque année visiter le musée Tchantchès et il est même prévu d’inclure cette visite dans le circuit des « petits musées » de la Ville de Liège. A côté du musée proprement dit, il existe également de nombreuses archives et une bibliothèque accessible sur demande. Ces archives et cette bibliothèque sont souvent fréquentées par des étudiants, à la recherche de documentations pour la réalisation spécifique de travaux de fin d’études.

Rare musée privé du folklore de la région liégeoise, vivant essentiellement du bénévolat de ses membres, le musée Tchantchès se veut un lieu de rendez- vous des amoureux et des techniciens de l’authentique folklore de Wallonie.

Tchantchès : déformation enfantine du prénom dialectal Françwès (François)

Roture : nom dérivé du bas latin Via Rupta ..voie rompue » et non du fait que cette rue aurait été habitée par des ..Roturiers ».

Potale : niche en bois ou en pierre placée soit au-dessus des portes soit dans un mur dans le but d’abriter une statuette de la Vierge Marie, d’un Sacré-Coeur ou d’un Saint Roch.

Pèkèt : Genièvre